L’OSBL Une monnaie pour Montréal s’est donné comme mission de créer une monnaie locale complémentaire citoyenne sur le territoire de l’île de Montréal. Cette monnaie appelée Îlot se veut un moyen de paiement innovant pour favoriser l’essor d’une économie de proximité solidaire et écologique.
Il s’agit d’une monnaie, créée par une organisation citoyenne, dont la circulation se limite à un territoire géographique spécifique. Il y a déja plusieurs MLCC qui existent dans diverses villes et régions du monde. Au Québec, Il y a La Chouenne de Charlevoix qui est en circulation depuis 2021 et, dans l’Ouatouais, un projet prometteur est en développement !
Tel qu’illustré ci-bas, le but de l’initiative est de créer un réseau économique d’utilisateurs et d’utilisatrices de l’Îlot (citoyen.ne.s, commerces indépendants, professionnel.le.s, productrices et producteurs locaux et organismes communautaires) dont les pratiques et modes de vie s’inscrivent dans la transition socio-écologique.
L’Îlot c’est un projet citoyen et démocratique organisé autour de deux structures qui travaillent en étroite collaboration. Le conseil d’administration et les comités de bénévoles.
Le CA est élu chaque année lors de l’assemblée générale annuelle des membres. Il sert de comité de pîlotage de l’initiative. Les membres actuels sont Francis Arkinson, Alix Ruhlmann, Nicolas Grenier, Thomas Carrié et Christoph Stamm. Ces derniers s’assurent que l’organisme continue de respecter sa mission et ils travaillent aux orientations générales qui guident les décisions sur le long terme. Tout.e membre de l’Îlot peut poser sa candidature pour être membre du CA lors des assemblées générales annuelles.
Les bénévoles s’impliquent à l’îlot selon leurs horaires et leurs intérêts. Ils peuvent contribuer activement aux prises de décision, aux moments d’idéation et à toutes les activités publiques avec les citoyen.ne.s, commerçant.e.s et organismes montréalais. Il s’agit d’une belle expérience pour apprendre et pour rencontrer des gens engagés dans la transition socio-écologique. Voici les cinq comités dans lesquels tout.e citoyen.ne peut s’impliquer: communications et stratégie web, vie associative et mobilisation, recherche et développement, financement et planification budgétaire.
La charte des valeurs de transition socio-écologique de l’Îlot est un document d’engagement pour tous les commerçant.e.s, professionnel.le.s, organismes et citoyen.ne.s montréalais.e.s qui désirent faire partie du réseau de l’Îlot. Cet engagement fera en sorte que chaque transaction en Îlots génèrera de facto de réels impacts sociaux, économiques et environnementaux.
Par mon adhésion à la monnaie Îlot et à son réseau:
Je m’engage dans la transition socio-écologique.
Je favorise la relocalisation de l’économie en priorisant dans mes choix de consommation l’offre des commerces de proximité ainsi que des produits et services issus de la production locale.
J’encourage la solidarité entre commerces, organismes et citoyen.ne.s. Ainsi, je solidifie les liens sociaux, je renforce la confiance communautaire, tout comme j’augmente l’autonomie et la résilience socio-économique locale.
Je soutiens les commerces et les institutions qui ont des pratiques économiques et de gouvernance qui sont inclusives, égalitaires et démocratiques.
Je valorise les entreprises et les organismes qui offrent des conditions de travail décentes et épanouissantes.
Je privilégie des pratiques de production, de distribution et de consommation plus écologiques. Ainsi, je réduis et minimise les impacts négatifs de mes activités économiques sur l’environnement.
Je maintiens la monnaie et la richesse qu’elle crée dans un réseau monétaire local, écologique et solidaire, plutôt que de l’envoyer vers les circuits monétaires des secteurs financier et bancaire qui créent de la richesse que pour leurs actionnaires.
Je soutiens la réappropriation citoyenne et démocratique de l’outil monétaire pour le mettre au service de l’économie réelle locale et du bien commun.
Je fais découvrir à mes concitoyen.ne.s la monnaie locale l’Îlot et les valeurs qu’elle porte.
Au Canada, seul le dollar canadien est légalement une monnaie. Ce qui signifie, en termes légaux, qu’il y a un abus de langage lorsque les autres monnaies nationales étrangères, telles que le dollar US, le Réal ou l’Euro, sont utilisées comme monnaie pour effectuer un paiement sur le territoire canadien. Lorsqu’une MLCC est utilisée au Canada comme moyen de paiement cela représente le même type d’abus de langage. Or, dans la pratique courante, bien que tout.e commerçant.e canadien.ne puisse exiger de n’être payé.e qu’en dollar canadien, il peut néanmoins accepter tout autre instrument de paiement de son choix (devises étrangères, coupons rabais, miles aériens, système de fidélisation, "argent" Canadian Tire, etc.). Cela pourvu que ces paiement soient comptabilisés comme un revenu et que les taxes soient dûment enregistrées et collectées lors de chaque transaction taxable.
Non. Pour la vaste majorité d’entre elles, les cryptomonnaies ne sont que des actifs financiers de nature spéculative. À part pour certains usages marginaux ou illicites, elles ne remplissent aucune des quatre fonctions d’utilité attribuables à la monnaie. D’une part, il est impossible de payer ses impôts et ses taxes en cryptomonnaies. D’autre part, vu leurs valeurs très fluctuantes, les cryptomonnaies ne peuvent être fiables en tant qu’unité de compte, ni en tant qu’intermédiaire des échanges, ni comme réserve de valeur. Elles ont donc très peu d’utilité commerciale ou économique, et pas la moindre valeur sociale.
À l’inverse, les MLCC sont tout à fait stables car elles sont converties à parité avec les monnaies nationales (1$ = 1Îlot) et puisque la somme totale convertie qui est en circulation à son équivalent en monnaie nationale dans un fond de garantie bancaire. Cela fait en sorte que les MLCC peuvent être utilisées en toute certitude comptable comme intermédiaire des échanges et comme unité de compte. Leur usage commercial est donc aussi simple et aisé que celui des monnaies nationales. Cependant, les MLCC n’ont pas la fonction de réserve de valeur puisqu’aucun intérêt n’est versé sur le solde de leurs détenteur.trice.s. Il n’y a donc aucune raison de les accumuler. Les MLCC cherchent en fait à encourager la circulation monétaire, plutôt que l’accumulation, dans le but de dynamiser les échanges entre acteurs économiques locaux, afin qu’une plus grande part des bénéfices de l’activité économique locale soit maintenue au sein des communautés locales. À terme, cela permet à ces mêmes communautés d’augmenter leur autonomie et leur résilience économique. Il est donc clair que contrairement aux cryptomonnaies, les MLCC ont une utilité économique significative ainsi qu’une réelle valeur sociale.
Les MLCC sont des instruments de paiement volontairement acceptés par les commerçant.e.s et les professionnel.le.s comme moyen de paiement pour acheter leurs produits ou services. Dans cette perspective, les MLCC peuvent être considérées comme un mode paiement au même titre qu’une carte cadeau ou des miles aériens. Une transaction faite avec une MLCC est soumise aux mêmes lois sur les taxes et les impôts qu’une transaction en dollars canadiens. Il en va de même pour les lois sur la proctection du consommateur.
Non. Cela n’est pas le but recherché par les organisations citoyennes qui mettent en circulation une MLCC sur un territoire donné. Les MLCC sont des monnaies complémentaires aux monnaies nationales, c’est-à-dire qu’elles s’insèrent de façon complémentaire dans la vie économique de villes ou de régions afin de contribuer spécifiquement au renforcement, à l’autonomie et à la résilience économique de celles-ci. Les MLCC rendent cela possible car elles incitent tous les acteurs économiques des villes ou des régions qui les adoptent à prioriser la production, l’approvisionnement et l’achat local. Cependant, étant donné que le paiement des taxes et des impôts gouvernementaux doit toujours être fait en monnaie nationale, cela a pour effet de contraindre ces mêmes acteurs économiques à avoir une certaine part de leurs revenus en monnaie nationale. D’ailleurs, c’est précisement ce dispositif fiscal qui justifie la création de monnaies nationales et qui assure leur existence vu leur nécessité légale pour certains types de transactions tels que le paiement d’impôts ou d’amendes. Cela n’empêche pas pour autant que d’autres instruments de paiement, tels que les MLCC, soient utilisés parallèlement aux monnaies nationales pour d’autres types de transaction comme les transactions commerciales, les transactions de personne à personne et les dons aux organismes communautaires. C’est ainsi qu’on entend que les monnaies locales ont une utilité socio-économique complémentaires au monnaies nationales.
Les MLCC existent sous deux formes: en version électronique et en version papier-monnaie.
MLCC électroniques sont détenues par leurs utilisateurs dans un compte géré à partir d’un serveur web sécurisé. Les transactions se font donc à l’aide d’une application web pour téléphone intelligent qui permet le scan de code QR. Les risques et les conséquences de fraudes sur les comptes de MLCC sont de même nature que sur les comptes bancaires. Cependant, l’avantage qu’ont les MLCC, c’est qu’elles ne valent rien en dehors du réseau de commerçants qui les acceptent, ce qui fait en sorte qu’elles sont peu attrayantes pour les fraudeurs. De plus, les possibilités de reconversion de MLCC en monnaie nationale sont très limitées, surveillées et règlementées. En somme, les MLCC n’ont pas une fluidité monétaire intéressante pour les fraudeurs.
Quant à la MLCC l’Îlot, il faut savoir qu’elle utilise une infrastructure numérique qui a été certifiée selon les normes bancaires de la Commission Européenne. Le serveur web de l’Îlot est donc du même calibre que les serveurs web des grandes banques commerciales, avec comme avantage que le serveur web de l’Îlot est dédié uniquement au réseau des utilisateurs de l’Îlot.
En ce qui concerne les billets papier, ces derniers comportent des marqueurs qui garantissent l’unicité de chaque billet, ce qui rend leur reproduction quasi impossible. Les billets papier de MLCC qui circulent aujourd’hui sont aussi sujet à moins de fraude, car la possibilité de les utiliser est limitée géographiquement (ville ou région) et parfois commercialement (réseau de commerces qui répondent à certains critères d’adhésion). De plus, la vaste majorité des MLCC ne peuvent pas être reconverties en monnaie nationale par ses utilisateurs.trice.s ce qui décourage la fabrication de faux billets afin de les reconvertir en monnaie nationale. Seuls les commerçants ont la possibilité de reconvertir les billets de MLCC. Le cas échéant, cela se fait selon un protocole très strict et documenté.
L’implantation d’une MLCC dans une zone géographiquement délimitée peut être vue comme la mise en place d’un réseau économique qui atténue et minimise les effets négatifs d’un système économique mondialisé. En effet, grâce à la création d’un tel réseau économique, la monnaie est amenée à circuler et recirculer qu’au sein de la communauté qui l’utilise pour ses échanges économiques de biens et services. Ceci permet de maintenir et de décupler la richesse au sein de l’économie réelle locale, ce qui tend à (re)favoriser la production et le travail local et de (re)créer des dynamiques économiques en circuits courts et autonomes.
L’implantation d’une MLCC dans un quartier est une manière de dynamiser l’activité économique, sociale et culturelle du quartier. Elle crée un sentiment d’appartenance en renforçant le lien social entre consommateur-trice-s, commerçant-e-s et organismes communautaires. Par exemple, la MLCC peut aider à faire revivre une rue commerçante en difficulté en soutenant le commerce de proximité. Aussi, grâce aux mécanismes de conversion monétaire nécessaires à la mise en circulation d’une MLCC, les commerçants et les particulier-e-s qui l’utilisent génèrent une épargne collective placée dans un fond de réserve garanti qui peut servir comme levier de financement pour des projets communautaires locaux d’innovation et d’économie sociale.
La gestion de l’îlot est assurée par une équipe de bénévoles regroupé.e.s au sein de l’organisme sans but lucratif Une monnaie pour Montréal (NEQ 1172393325). Cette institution s’organise autour d’un conseil d’administration et dispose de règlements généraux en bonne et due forme.
Toute personne - citoyen-ne-s ou commerçant-e-s ou professionnel-le-s qui possèdent ou acceptent des îlots peut s’impliquer au sein des divers comités de bénévoles qui contribuent à la gestion et au développement de l’initiative. De plus, comme dans toute OBNL, lors de l’assemblée générale annuelle des membres, ces mêmes personnes peuvent aussi solliciter un mandat afin de sièger sur le conseil d’administration.
Oui. Pour tout paiement dans un commerce, 1 Îlot = 1 dollar. Pour acquitter une facture, le montant versé en Îlots doit être équivalent au montant de la facture incluant les taxes. D’un point de vue comptable, l’Îlot n’est qu’un moyen de paiement qui sera consolidé avec tous les autres moyens de paiements qu’accepte le commerce. Les taxes provincial et fédéral perçues avec ces différents moyens de paiement seront à leur tour respectivement consolidées, et le commerce devra verser ces sommes en dollars canadiens aux gouvernements du Québec et du Canada.
Pour un particulier, l’îlot est un instrument de paiement de plus dans son portefeuille (billet de monnaie nationale, carte de débit et crédit, carte de fidélisation, etc). Cependant, contrairement à tous ces derniers instruments de paiements, l’Îlot permettra aux citoyen.ne.s de soutenir directement l’économie locale lors de chaque transaction en Îlot, tout comme d’en reprendre graduellement le contrôle. Ainsi, les citoyen.ne.s pourront voir et ressentir les effets socio-économiques concrets de l’usage collectif de leur monnaie locale, cela grâce à sa circulation au sein d’un réseau de membres engagés dans des pratiques de relocalisation de l’économie, de solidarité communautaire, de résilience et d’autonomie locale ainsi que de respect de l’environnement.
En outre, l’utilisation d’Îlots est un geste économique de réappropriation citoyenne de l’outil monétaire. En ce sens, au delà de l’utilisation d’Îlots, il est possible pour tout.e citoyen.ne de s’impliquer au sein de l’organisme de gestion de l’Îlot, que ce soit dans un comité de travail ou dans le conseil d’administration. Pour connaitre les options d’implication à l’Îlot, il suffit de nous contacter.
Oui. Les membres actuel.le.s de l’Îlot travaillent à mettre en place des mécanismes de financement de l’OBNL Une Monnaie pour Montréal qui lui permettra d’offrir aux utilisateur.trice.s de l’Îlot une conversion monétaire bonifiée de 5%, tel que cela se fait au sein de plusieurs MLCC d’ici et d’ailleurs. Cela signifie qu’à la conversion de 100 dollars canadiens, les utilisateurs de l’îlot obtiendront en retour 105 Îlots qu’ils pourront utiliser chez les commerçant.e.s et professionnel.le.s qui font partie du réseau de l’Îlot.
Le fond de réserve garanti de l’Îlot correspondra à la somme des dollars canadiens convertis en îlots. Cette somme sera placée dans un compte à la Caisse d’Économie Solidaire Desjardins. Les membres actuel.le.s de l’Îlot travaillent afin que cette somme puisse être utilisée comme équité sur laquelle seraient adossés des prêts à vocation communautaire émis par la caisse d’Économie Solidaire Desjardins. Ce dispositif financier sera un autre avantage socio-économique important relié à la mise en circulation de l’Îlot, car il permettra à l’organisme Une Monnaie pour Montréal d’apporter une contribution économique supplémentaire à diverses initiatives communautaires choisies démocratiquement par les membres de l’îlot. Fait à noter, un tel processus sera du même coup rien de moins qu’une reprise de contrôle citoyen par rapport a certaines orientations socio-économiques locales.
L’Îlot est une initiative citoyenne innovante et transformatrice qui permettra à l’ensemble des montréalai.se.s de modifier leurs façons d’échanger afin de pouvoir davantage contribuer à la transition socio-écologique.
On a besoin de vous pour que cela devienne réalité !
Nous sommes donc à la recherche de citoyen.ne.s de partout sur l’île qui veulent participer à l’initiative et faire découvrir l’Îlot dans leurs quartiers et réseaux..
Si vous avez des questions au sujet de l’Îlot écrivez-nous ou appelez-nous.